dimanche 19 février 2012

Pour le registre des armes d'épaule

Nous allons essayer maintenant de trouver toutes les bonnes raisons pour ne pas abolir le registre des armes d'épaule. Il est trop tard mais peu importe. Il s'agit d'un exercice de réflexion.

Contre le registre des armes d'épaule.

À quoi sert le registre des armes d’épaule ?


Il y a des gens qui veulent absolument un registre des armes d’épaule et si on leur demande pourquoi, ils invoquent la Polytechnique et McGill. Lépine s’est procuré une arme en suivant toutes les procédures. Le tueur de McGill a, lui aussi, suivi les procédures légales.Ils avaient des permis en bonne et due forme. Ils en auraient eu un l’an dernier et ils en auraient un aujourd’hui avec ou sans registre. Un registre ne sert à rien.

Bannir les armes à feu serait franchement déraisonnable vu le nombre peu élevé de victimes qu’elles font comparé à la motoneige ou à la baignade. Rendre toutes les armes illégales, tenter de retirer toutes les armes de la circulation n’aurait pas de meilleurs résultats que la prohibition. On ne peut pas violenter à ce point la liberté des gens.

Il y a une limite à considérer les gens comme des irresponsables. Le vie comporte des risques. Toute activité comporte des risques. Il est absurde et même psychologiquement malsain de vouloir continuellement aseptiser la société.

Si, un jour, la chasse devient une activité désuette, archaïque, barbare, condamnée par la société entière, on pourra classer les armes d’épaule dans la même catégorie que les révolvers et les armes de guerre. Il n’y aura plus de demande pour les armes de chasse. Mais il y aura toujours une demande pour les armes tant que les humains seront des humains. L’ « homme nouveau » auquel rêvent les utopistes n’est pas prêt de naître. Ni l’éducation ni la coercision ne réussiront. Ceux qui cherchent à faire advenir cet homme nouveau ne font qu’assassiner les hommes, les seuls hommes qui existent réellement, vous et moi, tel que nous sommes. Ceux qui ont rêvé de créer de créer un homme nouveau se sont rendus coupables des pires massacres. « Qui hait les vices hait les hommes »

Une arme enregistrée peut commettre un meurtre, contrairement à ce que certains pensent. Quelqu’un qui a une arme enregistrée, qui fait une dépression, qui devient confus et violent peut tuer avec son arme même si elle est enregistrée….On peut se suicider avec son arme enregistrée.

Il y aura toujours des armes à vendre sur le marché noir. Et les criminels n’enregistreront pas leurs armes, c’est évident. Ceux qui veulent des armes en trouveront. Et ce ne sont pas des armes de chasse qu’ils privilègeront.

Oui, mais le registre est utile aux policiers ! Cela est plus ou moins vrai : les policiers ne peuvent jamais savoir avec certitude si une personne qui ne figure pas sur le registre a arme à feu ou non. Ils doivent donc toujours agir comme si la personne en possédait une. Le registre des armes à feu ne leur est pas vraiment utile malgré ce que certains policiers affirment. Le fichier ne peut leur procurer qu’un réconfort psychologique illusoire.

Je ne sais pas combien il y a eu de morts l’an dernier, causées par un usage illicite d’une arme d’épaule ? Je ne rappelle d’aucun cas. Mais les morts et les blessures causées par la motoneige, les 4roues, la bicyclette, le ski, la baignade et les piscines sont incomparablement plus nombreuses.

La vie comporte des risques On ne peut pas vouloir éliminer tous les risques que les humains rencontrent dans la vie. On étoufferait la vie. Allons-nous défendre la motoneige, le ski, le vélo, l’automobile, la baignade, les piscine ? Crie-t-on au génocide quand trente personnes se noient chaque été ? Pourquoi cette fixation sur les armes à feu ? Pourquoi ces pathétiques envolées oratoires ? C’est qu’il y a plus d’émotivité reliée aux armes à feu. Elles impressionnent plus. C’est tout. Les gens devraient haïr les motoneiges bien plus que les armes à feu si ce sont vraiment les victimes qui les préoccupent.

Ce registre ne sert que de réconfort psychologique, finalement. Il sert à réconforter les personnes sentimentales et impressionnables, sans tenir compte des arguments rationnels qui démontrent l’inutilité pratique du registre. Il y a beaucoup de sentiment là-dedans et bien peu de raison. Il y a bien plus d’image que de réalité.


On demande au gens si le registre des armes d’épaule est de quelqu’utilité pour prévenir ou empêcher des suicides, des meurtres ou des tueries et ils sont finalement obligés d’avouer que non. Et malgré cela, ils persistent à affirmer que le registre est nécessaire. Il y a là une confusion entre la raison et les sentiments.

Les sorties délirantes de Pauline Marois ne sont rien d’autre que de la démagogie. Elle exploite les émotions et les sentiments. Elle tente de nous manipuler pour des raisons qui n’ont rien à voir avec la sécurité. J’espère que vous vous en aperçevez ! Si elle croit vraiment ce qu’elle dit, elle est sotte.


L’existence ou l’inexistence d’un registre des armes à feu n’a rien à voir avec les tragédies de McGill et de Polytechnique. Tous ceux qui invoquent ces deux tragédies comme arguments sont des gens incapables de réfléchir. Leurs émotions obscurcissent leur jugement. Si vous voulez manipuler les foules, servez-vous des émotions et des images saisissantes et considérez vos concitoyens comme une vulgaire matière malléable à volonté. Vous aurez beaucoup de succès parce que la plupart des gens ne sont perméables qu’aux émotions et bien peu capables de raisonner. Malheureusement, ils ne s’en rendent pas compte.


Après l’abolition du registre, les gens semblent penser que n’importe quel adolescent pourra aller s’acheter une 303 au Canadian Tire !!!!! Pas du tout ! Personne ne pourra acheter une arme si facilement ! Il devra suivre un cours de maniement d’arme à feu, il devra s’acheter un permis, il devra subir une évaluation psychologique et son nom sera inscrit sur le registre du vendeur, comme avant N’est-ce pas suffisant ?

Il est impossible de convaincre quelqu’un qu’il a tort s’il n’est pas arrivé à sa conclusion par un raisonnement logique mais pas la voie des sentiments et des émotions.

Ceux qui prédisent la fin du monde ne renoncent jamais à leur conviction lorsque l’heure où elle devait arriver est écoulée et que rien ne s’est passé. Ils inventent une « raison » qui les confortent dans leur délire.

La réalité ne ment jamais. On verra ce que les statistiques nous diront l’an prochain et dans les années à venir. Je suis convaincu qu’il n’y aura aucun changement dans l’incidence des crimes commis par armes d’épaule. J’espère que les partisans du registre seront intéressés au plus haut point à les consulter. Je n’en suis pas certain, surtout si elles contredisent leurs croyances.

J’attends des arguments rationnels qui me convaincront que j’ai tort. Actuellement, le seul argument que je retiens c’est que si on enregistre les bicyclettes et les chiens, pourquoi ne pas enregistrer les armes à feu ? Bien oui ! Si quelqu’un se fait voler son arme les policiers pourront la lui rapporter, comme pour les chiens et les bicyclettes. Donnez-moi une meilleur raison que celle-là !

On peut limer le numéro de série d’une arme volée, on peut la modifier, la tronçonner, la cacher pour longtemps, la détruire, la vendre et la revendre, etc. Les armes à feu existent depuis longtemps et ce n’est pas demain la veille qu’elles disparaîtront. On peut les importer de n’importe où dans le monde. On peut les fabriquer d’une façon artisanale. Et on les fabriquera si elles ne sont plus disponibles.

Le registre des armes ne prétend pas être là pour prévenir le vol d’armes mais pour prévenir les crimes commis avec une arme. Et il ne peut rien prévenir, c’est clair. Il donne une impression, c’est tout. Il y a des gens qui ont besoin de se reposer sur des impressions même si elles sont fausses.

N’empêche, on me dira : « dans le monde d’aujourd’hui, dans notre monde moderne et éclairé, ça n’a aucun bon sens que les armes se promènent librement dans les rues et soient à la portée de tous. » On n’hésite pas à employer de telles caricatures pour impressionner.

Cette affirmation ne tient pas debout. Elle n’a aucun rapport avec la réalité. Les armes d’épaule sont sévèrement contrôlées au Canada. Les crimes et les accidents sont rares.

Le registre est inutile, il coûte des dizaines de millions de dollars. C’est une tacasserie administrative et une invasion injustifiée dans la vie privée. Ceux qui sont toujours à invoquer Big Brother pour tout et rien devraient être d’accord.

Il y a très peu de crimes commis avec les armes de chasse. La motoneige tue cent fois plus, chaque année, que les armes à feu. La baignade aussi.

Il est vrai que la charge émotive reliée aux armes à feu est infiniment plus grande que celle relié à la baignade ou aux motoneiges. C’est pourquoi il faut faire un effort pour demeurer rationnel et ne pas se laisser tromper par les émotions.

Le drame de Polytechnique et le traumatisme qu’il a causé faussent le jugement des gens. Il est compréhensible que les parents des victimes soient portés à faire une croisade contre les armes qui leur ont ravi un être cher. C’est une façon de rester en contact avec celles qu’ils ont perdues et de panser leur douleur. C’est une façon bien compréhensible de ne pas sombrer dans le désespoir. En faire le départ d’une croisade contre les armes à feu évite que tout soit oublié et cela donne une signification, un sens, une utilité à ce qui, autrement, serait insensé, voire absurde. Cette croisade est plus utile aux parents qu’à la société. La tragédie de Polytehnique est un maleureux hasard de circonstances. C’est un événement qui a de multiples causes lointaines et prochaines. Elles remontent jusqu’en Algérie et à Mahomet. Pourquoi cette fixation sur l’arme et non sur l’éducation de Lépine, sur son père, sur sa mysogynie, sur sa violence envers sa femme et son fils, sur les origine de tout ça ? On fait comme si l’arme était coupable ! Ce n’est pas l’arme non plus qui est coupable dans la tragédie de McGill, c’est la maladie mentale. Pourquoi ne pas s’interroger la valeur des évaluations psychologiques de ceux qui demandent un permis pour améliorer ou resserrer cette mesure ? Au lieu de cela, encore une fois, on fait une fixation sur l’arme qui n’est pas la véritable cause de la tragédie mais la cause qui impressionne le plus l’imagination.

Les cas de Polytechnique et de McGill sont des faits exceptionnnels. Ils peuvent se reproduire malgré toutes les mesures que l’on pensera avoir prises pour qu’ils ne se répètent pas.

La cause du drame de Polytechnique ce n’est pas l’arme à feu, c’est celui qui l’a utilisée. C’est ce qui s’est passé dans l’enfance de celui qui a commis le crime. On est obsédé par l’arme et on ne semble pas avoir montré beaucoup de curiosité pour les vraies causes humaines du drame. Tout ce qu’on a entendu, ce sont les bêtises de certaines féministes ; une stigmatisation absurde des « hommes » en général.

Sans le drame de Polytechnique, les opposants perdent tous leurs arguments. C’est pourquoi on n’entend que celui-là.

Le registre des armes d’épaule est inutile, il coûte des millions. C’est une tracasserie administrative. C’est une invasion inutile de plus dans la vie privée des citoyens. Tous les arguments en faveur du registre sont doiteux. Il ne reste que des raisons sentimentales et émotives. On ne doit pas agir sans raison véritable pour le faire.

Je me demande même si un registre central des armes à feu en général est utile. Je ne suis pas certain du tout que le milliard dépensé ait servi à quoi que ce soit de vraiment utile. Les règlements existants suffisaient amplement et ils sont toujours en vigueur. Il faudrait aller voir les statistiques. Je ne l’ai pas encore fait. S’il n’y a aucune augmentation ou diminution des crimes commis par arme à feu avant ou après le registre, nous avons englouti un milliard de dollars en pure perte pour des motifs irrationnels, pour une image faussement réconfortante de la réalité.